La Brasserie Yager s’offre un système de récupération du CO2 grâce au soutien financier du programme FINTECC
Le système innovant réduit les coûts et l’empreinte carbone du principal producteur de bière au Turkmenistan
Ayant considérablement augmenté ses capacités de production au cours des trois dernières années, Yager - la plus grande brasserie au Turkmenistan - produit de fait plus de dioxyde de carbone, mais elle est sur le point de diminuer son empreinte carbone.
La clé en est un système avancé de récupération du CO2 que cette brasserie, basée à Türkmenabat, met en place grâce au soutien du programme FINTECC. En capturant et en conservant la plupart du CO2 que la brasserie génère, le dispositif novateur ne réduira pas uniquement les émissions de carbone de Yager. En outre, il dispensera l’entreprise de la nécessité de se procurer du CO2 à l’extérieur et lui fera ainsi économiser un montant évalué à 50 000 dollars américains par an.
Défis et opportunités
Ces dernières années, de nombreuses opportunités et de nombreux défis ont émergé dans le secteur brassicole au Turkmenistan. Bien que la demande pour la bière locale ait fortement augmenté en réponse aux taxes plus élevées sur les produits importés, l’importation des matières brutes, comme le malt, le houblon et les bouteilles en verre, s’est avérée plus chère pour les brasseurs turkmènes, en raison de la faiblesse de la devise nationale.
Pour réduire les coûts opérationnels tout en bénéficiant de l’expansion du secteur, Yager et d’autres producteurs majeurs dans le pays ont pris des mesures pour renforcer leurs capacités. En 2015, Yager a reçu un prêt de 2.7 millions de dollars américains de la BERD pour augmenter la capacité de sa brasserie principale à Türkmenabat de 50% et acquérir des équipements de production et d’embouteillage pour sa brasserie située à Achgabat.
Mais, selon le PDG de Yager, Abray Allaberdiyev, c’est le changement le plus innovant que l’entreprise réalise dans le cadre du programme d’investissement de la BERD qui est censé lui apporter un avantage concurrentiel significatif.
« Le CO2 est un intrant majeur dans le brassage de la bière : il est coûteux, difficile à recueillir et à conserver. Cependant, c’est un sous-produit naturel de nos processus de fabrication », dit-il. « En nous permettant de devenir entièrement autonomes en matière de CO2, ce système de récupération du CO2 nous aidera à réduire fortement nos coûts de production tout en ayant des incidences positives sur l’environnement ».
Captage du dioxyde de carbone
Mis en place grâce à une subvention incitative de 79 000 dollars américains, dans le cadre du programme FINTECC de la BERD, le système de récupération du CO2 de Yager est l’un des premiers dispositifs en son genre au Turkmenistan. En collaboration avec les experts du FINTECC, Yager a décidé d’installer un système qui ne capturerait pas le CO2 seulement lors du processus de fermentation de la bière, mais aussi, et comme initialement prévu, des systèmes de chauffage de l’usine.
En effet, ce dispositif récupère le CO2 qui s’échappe des cuves de fermentation et des chaudières à vapeur. Son équipement spécial recueille, purifie et conserve le gaz en forme liquide dans une cuve. Le CO2 peut alors être directement extrait de la cuve pour l’embouteillage ou transféré dans des cylindres métalliques et conservé pour un usage futur.
« A l’origine, nous avons prévu d’acheter des équipements dotés d’une capacité de collecte du CO2 de 50 kg/heure, mais cela s’est révélé insuffisant pour nos besoins de production et non lucratif à long terme », explique Allaberdiyev.
« Nous avons donc décidé d’en acquérir un qui dispose d’une capacité de 150 kg/heure, mais il a été techniquement plus difficile à mettre en place car il capture le gaz émanant de la fermentation et des chaudières. Sans le financement et l’assistance technique de la BERD, nous n’aurions pas été en mesure de réaliser ce projet complexe ».
Coûts opérationnels inférieurs
Lorsqu’elle sera entièrement opérationnelle à la mi-2018, cette installation novatrice capturera environ 300 tonnes de CO2 par an dans les brasseries nouvellement agrandies de Yager. Par conséquent, la brasserie ne sera plus obligée de se procurer le CO2 à l’extérieur, ce qui réduirait ses frais de 50 000 dollars américains par an.
« L’essor du marché national de la bière est une opportunité exceptionnelle pour Yager, mais, compte tenu des coûts relativement élevés des matières brutes, nous devrons être prudents avec cette expansion - l’efficacité est primordiale », précise Allaberdiyev.
« En récupérant et en recyclant le CO2 que nous produisons, nous réduisons considérablement nos coûts de production, mais aussi nos émissions de gaz à effet de serre.
« Le développement de notre production nous a donc permis de réduire notre empreinte carbone. Je pense qu’il y a très peu d’entreprises qui peuvent s’en féliciter. »